Pourquoi porter un masque durant l’acte du tatouage ?

Plusieurs milliers de microbes se déploient dans l’air suite à une toux simple. Il paraît donc logique que la toux soit un des principaux modes de propagation de maladies telles que le rhume, la grippe, la tuberculose, la rhinopharyngite, la bronchite, la gastro-entérite, etc.

Air chargé en microbes, virus, etc.

Lorsque quelqu’un tousse, des gouttelettes, des postillons et de la salive chargés de virus se retrouvent dans l’air :

  • cet air vicié est projeté jusqu’à 2 mètres autour de la personne qui tousse ;
  • à la vitesse de 8 mètres par seconde, soit environ 160 km/h.

Bon à savoir : la toux n’est pas la seule façon de transmettre une maladie : l’éternuement et la parole peuvent aussi projeter les agents pathogènes dans l’air. C’est ce qu’on appelle une transmission aéroportée.

Contamination de l’entourage par déploiement des microbes

Si quelqu’un se trouve dans le périmètre, il peut être contaminé :

  • Les agents pathogènes peuvent, en se déposant sur leurs muqueuses, pénétrer par :
    • le nez ;
    • la bouche ;
    • mais aussi les yeux.
  • De plus, au gré des courants d’air, ils peuvent aussi se déplacer plus loin.

Ainsi, une chambre de malade insuffisamment aérée est remplie de germes contagieux et rien que le fait de pénétrer dans cette chambre peut être à l’origine d’une contamination.

Il est alors facile de comprendre pourquoi les règles d’hygiène sont importantes pour limiter la contamination !

Règles d’hygiène basiques pour éviter la contamination

Pour éviter la propagation des microbes déployé par la toux, voici quelques gestes simples :

  • Couvrez votre bouche et votre nez quand vous toussez ou éternuez, avec votre manche de vêtement ou avec un mouchoir jetable puis lavez-vous les mains.
  • Lavez-vous régulièrement les mains. Un lavage de mains efficace dure 20 secondes et utilise un savon.
  • Portez un masque dans les jours les plus à risques (les 3 premiers en général). Changez-le toutes les 4 heures ou dès qu’il est mouillé. Jetez-le dans une poubelle couverte puis lavez-vous les mains.
  • Évitez les lieux très fréquentés comme les centres commerciaux ou les transports en commun.

Bon à savoir : quand vous êtes contagieux, ne fréquentez pas de personnes fragilisées c’est-à-dire malades, âgées, enceintes ou des bébés.

Combien de virus inhalez-vous chaque minute ?

Ils sont partout. Et même s’ils n’appartiennent officiellement pas à la grande famille du vivant, l’étude des virus est une des dernières frontières dans l’exploration biologique de la Terre, tant leurs interactions avec les plantes, les animaux ou les bactéries sont importantes, au point qu’on les retrouve même dans le matériel génétique de ces organismes. Ils sont partout et l’on se souvient, au moment de la grande panique de la grippe A (H1N1) de 2009, de cette course aux masques de protection : parce que si on peut se laver les mains, nettoyer fréquemment les objets du quotidien, briquer les poignées de portes, il est un peu plus compliqué de récurer l’atmosphère. Mais pour répondre à la question « combien de virus inhale-t-on chaque minute ? », encore faudrait-il savoir quelles sont la taille et les caractéristiques de cette population invisible présente dans l’air qui nous entoure.

Peu de recherches ont été effectuées sur l’écologie microbienne de l’air, la manière dont les communautés virales évoluent au fil du temps et interagissent avec leur environnement. Notamment parce qu’il était jusqu’ici techniquement ardu de réaliser des comptages et des identifications fiables d’éléments inférieurs au micromètre. Avec l’avènement des technologies de la métagénomique, ces difficultés sont en train de s’atténuer. La métagénomique, c’est un procédé qui consiste à étudier le contenu d’un milieu naturel donné (un litre d’eau de mer, un échantillon de sol, de fèces humaines, etc.) à partir des génomes qu’on y trouve. Et donc, dans un article paru dans le numéro d’août du Journal of Virology, une équipe sud-coréenne vient de faire la première analyse métagénomique de l’atmosphère au niveau du sol.

Sachant que les conditions extérieures (comme la température, l’humidité, la luminosité mais aussi l’exploitation du terrain par l’homme) peuvent influer sur les virus, ces chercheurs ont, plusieurs mois durant, travaillé sur trois sites différents : un quartier résidentiel de Séoul, une forêt et un complexe industriel. Leur expérimentation consistait à capturer, dans un piège constitué d’une sorte de filtre liquide, tous les éléments inférieurs au micromètre, à les nettoyer, à en extraire l’ADN et à comparer les séquences obtenues avec des banques de données virales. Résultat : dans un mètre cube d’air, on trouve entre 1,7 et 40 millions de virus ! Pour les bactéries, la fourchette est plus basse : entre 860 000 et 11 millions d’individus par mètre cube. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la largeur des fourchettes n’est pas liée aux sites de collecte mais aux saisons auxquelles les relevés ont été effectués. Le nombre de virus présents dans l’atmosphère a monté pendant l’hiver, atteignant un pic en janvier, et a ensuite chuté à l’approche du printemps.

Pour répondre à la question qui fait le titre de ce billet, il faut savoir qu’au repos, un adulte pompe en moyenne 10 litres d’air par minute (cela peut être bien supérieur lors d’un effort avec, par exemple, 50 litres lors d’un footing). Si l’on reprend les chiffres de l’étude, on s’aperçoit qu’à chaque minute qui passe, entre 17 000 et 400 000 virus pénètrent dans nos poumons. De quoi pousser un hypocondriaque à cesser de respirer… Ou, en tout cas, à bouger le moins possible : la ventilation augmentant avec l’effort physique, on peut facilement inhaler 2 millions de virus à la minute lors d’un footing.

Ceci dit, ces chiffres ne constituent finalement pas l’aspect le plus impressionnant de cet article, scientifiquement parlant. Les chercheurs sud-coréens ont identifié une douzaine de familles de virus, avec une bonne proportion de Geminiviridae, ce qui est plutôt logique étant donné que ces derniers provoquent de nombreuses maladies de plantes et que, pour cette étude, l’essentiel de la collecte s’est faite en été. Mais en réalité, les plus nombreux des virus, et de loin, étaient… des inconnus. Plus de la moitié des séquences génétiques analysées ne figuraient dans aucune base de données, l’essentiel étant des virus à simple branche d’ADN, comme les Geminiviridae. Ce qui fait conclure aux auteurs de l’étude que l’atmosphère est un réservoir de virus encore largement inexploré et qu’il serait temps de s’y intéresser, notamment pour identifier des entités susceptibles de s’attaquer aux cultures… et aux hommes.

Pierre Barthélémy (@PasseurSciences sur Twitter)